La toxicité d’une relation se révèle de manière insidieuse, comme un étau invisible qui se referme progressivement. Il faut souvent du temps pour voir la situation telle qu’elle est, reconnaître que cela ne convient pas, car la toxicité peut nous plonger dans un trouble et un malaise diffus dans lequel on peut rester longtemps.

Il y a rarement un mauvais et un gentil : il peut tout simplement y avoir une mauvaise rencontre entre deux inconscients : la part sombre de chacun stimulant celle de l’autre. Et même dans cette hypothèse, en comprenant en quoi cette situation n’est pas là pour stresser et angoisser, il sera possible, après un long cheminement, d’y voir en vérité un plan d’évolution parfait pour soi, orchestré pour dépasser des blocages inconscients.

Lorsque l’on dysfonctionne en présence de certaines personnes, cela révèle bien souvent qu’il y a en soi une vulnérabilité qui empêche de poser des limites, vulnérabilité qui s’exprimera par une tendance à culpabiliser ou par la dépendance affective. Nous pourrions donc parler de système relationnel toxique, chacun ayant sa part. La personne dite toxique se met en général moins en chemin, en questionnement, car elle ne se considère pas comme un problème. Elle aura tendance à accuser, accabler l’autre, ce qui l’empêchera de se remettre elle-même en question et de dépasser ses propres parts d’ombre.

Indicateurs personnels révélant que la relation devient toxique

  • Se sentir immédiatement soulagé lorsque la personne quitte la pièce, et avoir l’impression de mieux respirer.
  • Éprouver le besoin de s’échapper.
  • Un stress presque permanent en présence de la personne, et à l’idée de la rencontrer.
  • La perte de la spontanéité, la parole se bride.
  • La perte de joie.

Étude de cas

Élisabeth a 25 ans. Elle consulte pour une relation compliquée avec sa mère. Les souhaits d’Élisabeth sont les suivants :

  • être plus apaisée et moins triste,
  • se sentir mieux avec elle-même,
  • se distancer émotionnellement.

Et idéalement :

  • avoir une relation saine et agréable avec sa mère,
  • qu’elle soit présente à son mariage,
  • que sa mère s’intéresse à elle.

Le premier travail avec Élisabeth consiste en la prise de conscience que la deuxième série de souhaits ne sera possible que si sa mère bouge également dans la relation, ce que l’on ne peut pas prévoir de façon certaine. Sa mère lui envoie des messages culpabilisant et injurieux. Il y a un lourd passé entre elles deux, et la relation est envenimée. Il s’agit d’une relation de type dominant/dominé, dans laquelle chacun a sa part. Élisabeth parvient progressivement à changer son comportement, ce qui induit un changement de comportement chez sa mère.

Changements comportementaux face à une personne dominante

Gérer la dominance d’une personne, c’est parler à l’instinct de l’autre pour lui indiquer que la “fête est finie”. Parmi les changements comportementaux développés par Élisabeth se trouvent ceux-ci :

  1. Prendre sa place et donner son point de vue authentique lors de conversations avec sa mère.
  2. Apprendre à être factuelle et non émotionnelle.
  3. En dire le moins possible et adopter la méthode du “disque rayé”.
  4. Ne plus se justifier.
  5. Se remettre d’égale à égale en travaillant sa posture et son regard.
  6. Mettre des limites, ce qui a nécessité de les travailler.

Quelques conseils efficaces

  • Préparer ses limites : qu’est-ce qui est tolérable, intolérable
  • Travailler la posture corporelle : tenir le regard, se tenir droit, respirer calmement et s’ancrer dans le sol
  • Parler peu, dire juste ce qu’il y a à dire
  • Remettre un cadre
  • Tenir bon et ne pas céder aux chantages
  • Sortir de la peur

En savoir +

Envie d’en savoir plus, de prévenir et de guérir ? Lire les articles de Chantal Vander Vorst : Relations au travail et toxicité managériale : analyse et leviers de changement comportementaux.
Contactez Detox and Grow : chantalvdv@detoxandgrow.com

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