Avec cette série d’articles de Chantal Vander Vorst sur les relations au travail et toxicité managériale, nous avons pu découvrir comment utiliser des leviers de changement. En effet, il existe des outils comportementaux pour gérer la toxicité dans les relations humaine. Mais lorsque celle-ci se manifeste dans le domaine professionnel, quand c’est le manager lui-même qui adopte un comportement toxique, la situation sera plus compliquée car il a un grand pouvoir d’influence. Mais loin d’entrer dans un débat moralisateur, regardons plutôt au-delà de l’apparence.

Ce qui caractérise le plus le manager toxique, c’est son ignorance volontaire ou inconsciente – difficile à savoir – à prendre en compte les symptômes du stress léger. Plus les études se multiplient, plus on constate que le stress, même léger, est déjà l’annonciateur de dysfonctionnements plus intenses. Le “bon stress” n’existe pas ou peu. Ce qui fait souvent craquer les gens, c’est également le sentiment de faire face à des ordres contradictoires ou de ne pas comprendre pourquoi on fait certaines choses. Dans des cas extrêmes, ça peut atteindre l’échelle de la perversion. Certaines personnes tirent une jouissance et une valorisation d’eux-mêmes à travers la déstabilisation d’autrui. Mais dans la plupart des cas, le manager éprouve lui-même des difficultés à remplir sa mission. Il se sent débordé, il n’est plus attentif aux personnes, parce qu’il est au taquet de ses propres capacités. Dans ce cas, cette mécanique peut s’avérer inconsciente.

Les types de management toxique

Nous avons identifié cinq types de management toxique. Il s’agit bien entendu d’un modèle, d’une représentation simplifiée d’une réalité souvent complexe. Dans ces différentes typologies, les trois niveaux d’intervention sont présents : individuel, relationnel et systémique.

  1. Management “Despote” : Il s’agit d’un manager adoptant régulièrement un comportement dominant et tentant de soumettre ses équipes à ses lois. Ce comportement est souvent signe d’une grande vulnérabilité intérieure, d’une fragilité protégée par une énorme carapace. Cette carapace fait peur et dérape régulièrement relationnellement. Apprendre à la gérer est indispensable si l’on veut conserver son droit d’exister.
  2. Management “Mission impossible” : Il s’agit d’un management accordant peu d’importance à la structure et au cadre, pensant que chacun s’y retrouvera naturellement.
  3. Management “Antipathie” : Il s’agit d’un manager ayant une personnalité extrêmement différente de la vôtre, et ayant peu conscience de la richesse venant de la différence. La complexité viendra du fait que l’on se sentira personnellement attaqué, non pas par rapport à des thématiques professionnelles, mais par rapport à la personnalité elle-même.
  4. Management “4×4” : De façon littérale, l’expression 4×4 désigne un véhicule tout-terrain, c’est-à-dire capable de franchir des obstacles qui auraient bloqué la plupart des automobiles. C’est exactement pareil en management, ce style managérial est aussi appelé “Monstre sacré”, car il est capable de déplacer des montagnes, et… de détruire les chemins de campagne et les fleurs sur son passage.
  5. Management “Hyper” : Comme décrit dans les articles précédents, le manager hyper adoptera des comportements ambivalents : une grande envie de réussir, une peur d’y arriver, des changements importants selon la phase de son comportement hyper.

Naissance d’un préjugé

Les climats de toxicité relationnelle et systémique sont régulièrement le lieu de préjugés négatifs et images simplificatrices diverses. Le dictionnaire Larousse définit le préjugé comme un jugement sur quelqu’un, quelque chose, qui est formé à l’avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d’esprit à l’égard de cette personne, de cette chose : avoir un préjugé contre quelqu’un. Ou encore comme une opinion adoptée sans examen, souvent imposée par le milieu, l’éducation : avoir les préjugés de sa caste. Les préjugés induisent régulièrement des rumeurs et nous conseillons de rester en dehors de ces jeux, neutre, factuel et bienveillant dans ce genre de situation. Les rumeurs aggravent régulièrement la situation, et quoi de plus humain que de les alimenter et de les faire grossir.

En savoir +

Envie d’en savoir plus, de prévenir et de guérir ?

Lire les articles de Chantal Vander Vorst : Relations au travail et toxicité managériale : analyse et leviers de changement comportementaux.

Lire l’ouvrage Le management toxique, Collignon P., Vander Vorst C. (2013), Paris : Éditions Eyrolles.

Contactez Detox and Grow : chantalvdv@detoxandgrow.com

Pin It on Pinterest

Share This