La migration est un fait social. L’humanité s’est toujours déplacée. On l’oublie car c’est un thème récurrent et clivant de la vie politique. Pour bien comprendre, il faut reformuler la problématique de la migration et dépasser ce clivage pour/contre afin de trouver des solutions. Les migrations soulèvent des problématiques, mais pas forcément celles que l’on croit. Saviez-vous qu’environ la moitié des migrants sont des migrantes?

Les migrations et les migrant.e.s sont souvent mal compris, voire caricaturé.e.s, et souvent réprimé.e.s, tant au Nord qu’au Sud par des politiques très restrictives. Les femmes migrantes ont longtemps été ignorées. Des statistiques sexuées ne commencent à être établies qu’au cours des années 1990. Elles révèlent des stéréotypes : l’homme migre et contribue économiquement au foyer et au pays ; la femme n’a pas de projet migratoire propre sinon familial, elle n’est qu’accompagnatrice. Les femmes migrantes sont diverses et chacune a une trajectoire singulière.

Être femme et étrangère c’est vivre une double discrimination. Être précaire (travail mal payé, pas reconnu, sans protection ni perspective) en est une troisième. Pourtant, les préjugés permettent d’ignorer le rôle des femmes migrantes dans notre société alors qu’elles sont des agents de développement économique, culturel et politique dans les sociétés d’origine et d’arrivée. Un des plus grands préjugés est leur invisibilité qui est liée à la vision traditionnelle des femmes assignées au travail domestique féminin. Ce n° 15 de la Collection Les essentiels du genre, édité par Le Monde selon les Femmes, rappelle les différents concepts liés à la migration internationale, fait un état des lieux des conventions juridiques existantes (Principes directeurs sur la protectioninternationale) et met en exergue le fait que ce sont les femmes les plus nombreuses à migrer seules. Cette publication analyse aussi les causes de la féminisation des flux migratoires ; les parcours migratoires et les impacts de genre des migrations des femmes.

 

Quelques données chiffrées

Environ la moitié des migrants sont des migrantes. La part de femmes a atteint 47% des flux migratoires en 201510. L’augmentation du nombre des femmes n’est pas stable dans le temps et surtout ne concerne pas de façon équivalente toutes les nationalités d’origine. Aux Philippines, ce sont les femmes qui migrent le plus (74,6 % de la totalité des migrant.e.s). Il en va de même, mais dans une moindre mesure, pour les migrants d’Amérique latine. La proportion de femmes est toujours supérieure à celle des hommes : 61 % pour les Brésiliens, 59 %pour les Équatoriens, 65 % pour les Péruviens et 59 % pour les Colombiens. En Belgique, la féminisation s’observe dans un premier temps entre 1994 et 1999 (47% en 1992) avant de redescendre et de repartirà la hausse (49% en 2015). Le nombre de femmes a augmenté plus fortement que celui des hommes. Entre 1992 et 2015, il a été multiplié par 2,1 pour les femmes, contre 1,9 pour les hommes. Il y a une proportion plus importante de femmes que d’hommes venant de certains pays d’Asie orientale (Thaï-lande, Philippines) ou d’Europe de l’Est (Russie, Ukraine).

Sources : L’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE, Perspectives des migrations internationales 2017, MYRIA, Centre fédéral Migration, Rapport La migration en chiffres et en droits, 2017

Le Monde selon les Femmes

 

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