Comme nous vous le présentions il y a quelques semaines, le projet vivre-ensemble mis en œuvre en Belgique et en République démocratique du Congo, consistait en un accompagnement des jeunes belges et congolais à travers deux parcours citoyens suivant la même logique mais adapté chacun aux réalités propres des jeunes des deux groupes. Quelques semaines après la mise en œuvre du projet, quel en a été l’impact sur les participants en termes de participation et d’engagement ? Focus sur la République démocratique du Congo !

En RDC, la mise en œuvre de ce projet, financé par Wallonie Bruxelles International, s’est réalisée à travers une dizaine d’ateliers organisés à l’intention du groupe des jeunes sélectionnés dans différentes universités de la ville de Kinshasa. Ce parcours citoyen, centré sur la réflexion critique de ces jeunes considérés comme citoyens du présent et du futur, avait pour but de les conscientiser à leur pourvoir de contribution au changement, à travers des idées et des actions de sensibilisation et de plaidoyer, au vivre-ensemble et au changement en société.

Le projet a amené les jeunes congolais à comprendre qu’en tant que citoyen du présent et du futur, ils ont plus de devoirs et de ce fait doivent contribuer au changement, car rien ne pourrait se faire si tous les jeunes, ou de manière plus générale tous les citoyens, découragés par la situation peu heureuse de l’évolution du pays, se croisaient les bras.

Chaque jeune s’est engagé dans le projet avec sa propre conception du vivre-ensemble. Certains par exemple ne le concevaient que dans un cadre purement familial. D’autres jugeaient de manière peu objective, se fondant plutôt sur de simples préjugés : l’étranger restait étranger et il ne fallait pas lui faire confiance, etc.

« Le projet m’a ouvert l’esprit, il m’a aidé à me remettre en cause moi-même, à développer un esprit critique, à être réaliste dans ma vision ou ma conception des choses et de la vie ». — Donyve ILABI.

Les échanges lors des ateliers ont aidé les jeunes à porter un autre regard sur les choses, à développer une nouvelle vision du monde, intégrant le respect et la considération de toutes les races, une prise de recul vis-à-vis des préjugés, un nouveau regard sur la situation du pays en se situant au centre du changement, ne pensant pas que le meilleur se trouverait ailleurs et que par conséquent il faudrait prendre des risques, même les plus dangereux possibles, en quête du bien-être.

Les jeunes ont pris conscience que le changement devait commencer d’abord et avant tout dans leur propre environnement direct à savoir au niveau du quartier et de la commune avant d’atteindre toute la ville et se rependre dans le pays par la suite. Et pour y arriver, il est important selon eux que personne ne reste passif, mais qu’au contraire chacun se lève pour apporter sa contribution, où il se trouve, dans les limites de ses capacités, à l’édification d’une société qu’ils souhaitent meilleure.

« Le projet m’a permis de voir que j’étais moi aussi une actrice de changement au-delà de ce que je peux attendre des dirigeants. Je dois donc cultiver ce changement que je veux pour mon pays, mon entourage et pourquoi pas, pour le monde ». — Grace NGALULA.

[*] KULUNA : Bandes criminelles de jeunes, filles et garçons, âgés entre 14 et 25 ans.

Ainsi, les jeunes kinois se sont engagés soit individuellement soit collectivement à mener des actions de sensibilisation vis-à-vis des personnes qu’ils fréquentent dans le quartier, la commune, l’université, etc, et aussi des actions de plaidoyer à l’endroit des autorités (politico-administratives, policières) en vue d’obtenir le changement en société.

Collectivement, les jeunes se sont également engagés à des actions de sensibilisation visant les conducteurs des véhicules, ceux des transports publics particulièrement, pour plus de courtoisie routière afin d’obtenir une diminution du nombre d’accidents de circulation.

Il est prévu également des actions collectives de plaidoyer à destination des autorités policières, politico-administratives pour obtenir d’eux des stratégies légales tendant à contribuer à la lutte contre la criminalité juvénile.

Individuellement et chacun dans son entourage, les jeunes prévoient de mener quelques actions, telles que : animer des conférences sur le vivre-ensemble et sur la citoyenneté à l’université et dans les quartiers ; créer des groupes de jeunes dans les quartiers avec lesquels il faudra se réunir très souvent pour échanger autour des mêmes sujets et mener des actions ensemble ; poser des actes de charité vis-à-vis des démunis ; sensibiliser les jeunes dits KULUNA* ; écrire des textes ; tourner des vidéos à publier dans les réseaux sociaux ; etc.

En outre, tout au long de la réalisation du projet, les jeunes participants ont été filmés ou se sont filmés pour partager leurs expériences quant aux sujets abordés et pour sensibiliser le reste de la communauté à l’adoption des attitudes positives pour contribuer collectivement au vivre-ensemble et au changement social.

Un projet qui, nous l’espérons, fera tâche d’huile, à Kinshasa et ailleurs !

Guélor Manzita, Assistant de projet pour RCN J&D en RDC

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